Mes chéris,
Journaliste et chroniqueuse mondaine, je suis plutôt habituée à commenter défilés de mode, cocktails et vernissages . Mais j'avais envie de vous raconter ma rencontre avec mes talentueux et tendres amis: Buvez Madison.
Notre premier rendez vous remonte à mars 2005 où je couvrais pour Point de Vue et Images du Monde, l’ouverture d’un Night-Club improbable situé non loin des Champs Elysées.
Aguichée par la promesse de recevoir en cadeau le nouveau It-Bag de la saison édité par Hermès ainsi que pour faire plaisir à l’éditrice en chef du magazine qui se trouvait être une vague cousine du propriétaire du lieu, j’avais accepté de me rendre à cette soirée.
Le club, plutôt du genre tape à l’oeil chi-chi-couche-toi-là, fréquenté par une clientèle d’arrivés (bref pas du tout mon style), était bien loin, question ambiance, des folles nuits que j’avais pu passer à la grande époque du Palace avec mon cher Fabrice Emaer.
Pourtant mon attention fut détournée lorsque sous les coups de minuit, arrivèrent sur scène deux jeunes hommes aux regards malicieux, en smoking noir, qui dès le premier morceau me donnèrent irrésistiblement envie de me ruer sur la piste de danse, abandonnant à son cocktail mon cavalier octogénaire cloué au bar.
Je me retrouvai entourée d’une bande de jeunes gens électrisants, aux tenues formidables, vraisemblablement habitués aux performances sonores de ce duo de Disc-Jockeys. Cela faisait des années que je n’avais pas autant eu cette envie frénétique de danser
N’y tenant plus, je demandai à une jeune blonde voluptueuse qui dansait à mes cotés le Cha-Cha, le nom de ces deux mystérieux jeunes hommes:
“Voyons! Il s’agit de Buvez Madison” me cria-t-elle avant de se lancer dans un rock frénétique.
“Buvez Madison...Buvez Madison, quel nom formidable!!” pensai-je.
Il fallait absolument que je présente ce duo au tout Paris.
Malheureusement vers deux heures du matin ,le propriétaire du club, visiblement effrayé par l’hystérie collective sur la piste de danse et quelques chaises cassées, décida d’écourter le set du duo pour les remplacer par un pauvre DJ de R’n’B.
La colère gronda et événement exceptionnel, le public, se rebellant à coups de cris de bravos et de hourras, réclama le retour des jeunes hommes.
Moi même, je frondai la sécurité, lançai ma coupe de champagne au visage d’un vigile de 2 mètres et profitant de la diversion, courus aux platines pour offrir ma carte de visite aux jeunes hommes et en profiter pour les embrasser.
Ainsi portés par le public, Buvez Madison proposa ce soir là un mix qui resta dans les annales des nuits parisiennes.
Ce fut donc, cette nuit, une première rencontre fort pittoresque, annonçant le début d’une longue amitié.
Depuis je n’ai raté, sous aucun prétexte, aucune de leurs soirées.
Je les ai vu déchaînés lors des soirées Karla Otto au Purple Institute.
Je me suis roulée par terre, ruinant mes mules Leboutin, à la fête d’ouverture du Crazy Horse.
J’ai entraîné Marc Jacobs sous une pluie de confettis dans une leçon de Madison au Paris -Paris.
J’ai dansé des slows ravageurs avec Paquita Paquin lors de la soirée Madison pour les 50 ans de l’incontournable égérie des nuits parisiennes Edwige Belmore.
Et tous les mois, rendez-vous incontournable, je me suis prêtée au jeu des déguisements pour leurs soirées au club très privé Le Soir, où se retrouvaient les aficionados du Madison: Gays, Pédettes, Filles de Bonnes Familles, Icônes de mode, Aristos, Intrigantes, et Michetons.
Les chanceux qui ont eu le privilège de participer à ces soirées vous parleront tous de l’incroyable énergie, déployée par le duo, pour faire danser mais aussi pour faire rire.
Car Buvez Madison ,c’est aussi cela : un savant mélange de tubes pop incontournables, morceaux électro plus obscurs, rocks, bijoux sixties, de pitreries et d’absurde.
Lors de ces fêtes, vous pouviez vous retrouver à déshabiller hystériquement un jeune éphèbe de 18 ans, fouetter une pauvre poupée latex, manger des pâtisseries Pierre Hermé en forme de crottes, écrire des messages à caractères sexuels sur des Post-It ou voler des bouteilles de champagne.
Buvez Madison a toujours su faire preuve d’inventivité pour nous amuser jusqu’au petit matin sans tomber dans la vulgarité ni la facilité et comme le disait mon vieil ami Henri Cartier Bresson: “Quand on va au bal, il faut danser”.
En conclusion, et avant que les américains nous les piquent ( Suzanne Bartsch est sur le coup et Anna Wintour les adore), je vous invite donc à les découvrir et les remercie publiquement de m’avoir donné à nouveau l’envie de danser.
Anicée