vendredi 29 janvier 2010
Buvez Madison présente Radio Madison - Episode 14: Pieds Plats
Quatorzième épisode de Radio Madison.
Nouveauté: La Cuisine de Tatie Dany
Vous pouvez l'écouter ou le télécharger gratuitement via le lien sous le lecteur (click droit, enregistrer sous etc...)
Voir le Fichier : Pieds_Plats.mp3
Assistez à l'enregistrement de l'émission tous les mardis soirs à 22h30 au Curio Parlor.
N'hésitez pas à écrire et poser vos questions à Lucie Muratet: luciemuratet@buvezmadison.com
jeudi 28 janvier 2010
Buvez Madison lit Marc Lambron
Amplement déployé naguère dans Les Menteurs (2004), roman générationnel narrant les destins croisés d'un trio d'amis qui, chacun dans sa partie (université, communication, mode), traversait les bouleversements des moeurs opérés dans les trois dernières décennies du XXe siècle, le formidable radar sociologique de Marc Lambron s'est ensuite focalisé sur deux autres quinquagénaires : Ségolène Royal (Mignonne, allons voir..., 2006) et Nicolas Sarkozy (Eh bien, dansez maintenant..., 2008), à propos desquels sa fine culture historique, son talent de portraitiste et son brio stylistique firent les mêmes étincelles en matière d'intelligent décryptage des tendances contemporaines.
Des qualités qu'on retrouve dans Théorie du chiffon mais comme chauffées à blanc, l'auteur n'ayant pas hésité à recycler pensées, observations et même quelques aphorismes déjà présents dans ses précédents opus pour les développer, les étoffer, mais surtout les légitimer par la bouche d'un personnage possédant la crédibilité suprême en matière de perception du zeitgeist (esprit du temps) : soit un grand couturier brillant et redouté que sa célébrité planétaire a transformé en "oracle" pluriculturel, "gourou" multimédiatique, saint patron des "fashion victims", ces "derviches tourneurs de la carte de crédit".
Partant du juste principe selon lequel "le monde, c'est la mode avec un N en plus", Jean-Louis Beaujour qui emprunte à Saint-Laurent pour la conception du chic moderne et à Karl Lagerfeld pour l'humour vachard, s'entretient donc de tout et de rien avec une de ses amies romancière qui, hélas !, tient davantage, ici, le rôle de faire-valoir que d'égale partenaire. S'il n'a pas son pareil pour établir la typologie des égéries utilisables dans les différents segments du marché cosmétique, disserter sur les anorexiques ("les gladiateurs de nos jeux du cirque"), les hystériques ("d'excellents baromètres sociaux, gouvernés par des tempéraments de tournesols"), la substance de l'actrice ("d'abord une angoisse"), les médias ("la télévision aime les imposteurs comme les chatons aiment jouer à la pelote") ou le gotha ("il faut que les cerveaux soient vides pour que les berceaux soient pleins"), Beaujour excelle surtout dans le "portrait foudre" façon Saint-Simon (voyez cet "air de perroquet en train de croquer une cerise") et la maxime tendance Chamfort ("ce qui rend malheureux, ce n'est pas la vie, mais son commentaire").
Ces deux registres alternant non stop au rythme crépitant du dialogue, en résulte un effet "canon à formules" (comme il est des canons à neige) laissant le lecteur parfois commotionné mais souvent hilare. Comme il se doit, Beaujour déteste tous ses concurrents. Nello ? Il "croit qu'il est devenu un maître parce qu'il dîne à la table de ses clients... Son truc est de corseter à la taille pour donner de l'ampleur à la corolle, comme si chacune de ses clientes aspirait à être Miss Beyrouth 1955". Wolfgang ? "Il prend les femmes pour des bégonias de concours qu'il rêverait de tailler au sécateur... Comme il dessine avec un râteau, ses robes ressemblent à des casiers à homards."
Mais au-delà de ces références obligées au "chiffon", cette "théorie" s'avère avant tout (et dans l'autre sens du mot) un carrousel de femmes et, au fond, un livre qui leur est entièrement dédié. Qu'elles soient brossées (et rossées) en rédactrices ou clientes, divorcées ou adultères, quadras ou néo-quinquagénaires, "nouvelles Russes" ou femmes de footballeurs ; observées au prisme du shopping, de la guerre des sexes ou de l'angoisse du temps qui passe, Beaujour ne les châtie qu'en proportion de l'amour qu'il leur porte.
Estimant qu'"on les rend cinglées", fustigeant "la Propagandastaffel des magazines féminins", ces "panthéons de misogynie", cet "univers où tout est commandé jusqu'à l'angoisse par la finitude physique", il en appelle à une nouvelle civilité tissée de livres, de conversation délicate et d'un "savoir aimer" défini comme "l'intégrité éthique alliée à la liberté sexuelle".
La femme idéale ? Un alliage d'"intelligence", de "gaieté", d'"indulgence", "une femme qui ne ferait jamais de saloperies concrètes, se comporterait bien en tout et sur le fond, mais n'aurait pas de limites dans son plaisir". On aura reconnu le programme libertin de haute époque. Et dans Beaujour-le-moraliste (qui ne pouvait être que français) le double de Lambron lui-même. Vous vous croyiez chez Prada ? Vous êtes chez La Fontaine. L'avantage ? Indémodable.
Marc Lambron- Théorie du Chiffon- Grasset
Article paru dans Le monde 07/01/10
Buvez Madison et la Haute Couture: Valentino
Monsieur Valentino doit se retourner dans sa tombe ou du moins dans sa cabine à UV tant nous sommes loin de l'esprit maison avec cette collection dessinée par Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli.
L'idée est apparemment d'insuffler un peu (voir beaucoup) de modernité chez Valentino, qui en avait effectivement besoin.
Le changement est donc radical et risque de déstabiliser les clientes maison et les actrices sur le tapis rouge.
Certaines propositions sont cependant intéressantes.
D'autres flirtent un peu trop avec la tendance Balmain/Balenciaga pour être honnêtes.
L'ensemble s'éloigne cependant trop de l'héritage et de l'esprit maison pour que nous soyons convaincus.
Buvez Madison et la Haute Couture: Jean Paul Gaultier
Gaultier mélange le Mexique, les conquistadors, les oiseaux à plumes, les plantes vertes, Arielle Dombasle, du jean baggy pour au final aboutir à une collection assez indigeste et terriblement datée.
Le tout est incohérent et bien souvent très laid.
Buvez Madison et la Haute Couture: Chanel
Pas un brin de noir chez Chanel.
Karl est d'humeur argentée, version papier alu ou bombé.
D'humeur pastel aussi.
Des tailleurs couleur tarama ou jaune poussin.
Des coiffures guimauve.
Des pieds de commode en guise de talons de chaussures.
65 passages.
Et une indigestion au final avec le vulgaire Baptiste Giabiconi, toy boy du moment, en marié papillote.
Buvez Madison et la Haute Couture: Givenchy
SUBLIME collection chez Givenchy.
Riccardo Tisci sait s'approprier les codes maison et propose un retour au 70, follement chic, mystérieux et couture.
Les filles sont sublimes, modernes, les robes envoûtantes.
Sans aucun doute, la plus belle collection Haute Couture de cette saison.
Buvez Madison et la Haute Couture: Armani Privé
Un collection classique, vraiment très classique chez Armani Privé autour du thème de la lune, déclinée en sacs, broches, broderies etc etc.
Le tout se laisse regarder avec somme toute un peu d'indifférence et un léger ennui.
Buvez Madison et la Haute Couture: Alexis Mabille
La collection d'Alexis Mabille pêche par sa volonté d'en faire trop et par son manque de moyens financiers et techniques.
Pour faire moderne, les filles ont les cheveux bicolores ce qui nous a un peu fait penser à des Malabars bi-goûts.
L'ensemble manque de cohérence et la collection aurait sans doute mérité d'être plus resserrée.
On sent pourtant la volonté de bien faire, le désir de proposer du luxe.
Mais malheureusement, Alexis Mabille, par manque de financement et par pêché d'orgueil, n'arrive pas encore à jouer dans la cour des grands.
Buvez Madison et la Haute Couture: DIOR
John Galliano chez Dior recycle ses idées, les idées des autres (Westwood, Hermès...) et propose cette saison une collection finalement sans grandes surprises.
On aimerait sans doute qu'il se détache un peu de son penchant pour l'histoire du costume et de son goût pour la théâtralisation.
Techniquement, bien sûr la collection est aboutie, mais elle laisse un goût de déjà vu (avec ses écuyères cocottes versus Daphné Guinness) et semble figée dans le passé comme pour annoncer une fois de plus la mort de la Haute Couture.
Nous avons cependant aimé certaines silhouettes moins référencées.
mercredi 27 janvier 2010
Buvez Madison Haute Couture
Buvez Madison se lance dans la Haute Couture cette semaine et vous propose à l'occasion des défilés, une soirée conçue par nos petites mains.
Du faste, des cocktails sur mesure (demandez au bartender de vous épater), des mannequins, du maquillage et des heures de travail.
L'occasion aussi de suivre nos commentaires des défilés sur le blog: www.buvezmadison.blogspot.com
Rendez vous Mercredi soir, élégants comme d'habitude et sortez vos habits Couture!
Bien à vous.
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