vendredi 28 novembre 2008

Buvez Madison normalement déteste mais là adore

C'est normalement tout ce qu'on déteste.
Mais là, difficile de pas être bluffé par la performance en direct.
Et nous vous conseillons aussi les versions réorchestrées de "Genie in the bottle" et de "Beautiful" sur le best of qui vient de sortir.



Je m'excuse d'intervenir
Mais pour ma part, je déteste toujours autant.
Absolument aucun intérêt...
Olivier

oui en fait c'est un peu nul...
Hugues

Buvez Madison lit ZiZi


La grande et inégalable Zizi Jeanmaire publie ses mémoires.
Boris Vian disait à son sujet: "Elle a des yeux à vider un couvent de trappistes en cinq minutes".
Elle a été petit rat de l’Opéra, elle a dansé sous la direction de Serge Lifar, star de comédie musicale à Hollywood par la grâce de Samuel Goldwyn, vedette acclamée pour Carmen à Broadway, meneuse de revue au Casino de Paris, tête d’affiche à l’Alhambra.
Le milliardaire Howard Hugues lui a offert un contrat mirifique pour la voir danser pendant deux ans.
Elle a côtoyé Raymond Queneau, Jean Cocteau, Marlon Brando, Léonor Fini, et bien d’autres. Boris Vian, Aragon, Barbara et Gainsbourg ont composé des chansons pour elle.
Elle a dansé avec Yvette Chauviré, Noureev et Baryshnikov.
Elle a inspiré Dior et Yves Saint Laurent.
De ce fait, Buvez Madison ne peut que vous conseiller de vous jeter sur ce livre et écouter ses plus grands succés.

Buvez Madison et Britney


Buvez Madison a reçu le nouvel album de Britney Spears il y a quelques jours et reste un peu sur sa faim...
Un album plus consensuel et moins intéressant que le précédent opus Black Out.
Par contre de jolis nouveaux cheveux, un award remis par Karl Lagerfeld en personne, un look copié sur Madonna et un sourire vaguement idiot.

lundi 24 novembre 2008

Hugues de Buvez Madison adore Vogue en Décembre


Milieu des années 80, j'écoutais en boucle "Ouragan" de Stéphanie de Monaco, tube entêtant qui allait marquer toute une génération.
J'avais même investi dans son premier album que je passais religieusement sur la chaine hifi de mes parents.
Allongé sur le tapis du salon, j'étudiais de longues heures la pochette, les textes et les photos de l'album en rêvant d'une vie meilleure.
Tout cela au grand désespoir de mes parents et je me souviens encore de mon père me disant: " Un jour tu auras honte d'avoir acheté ce disque...". A qui je répondais: "NON! Stéphanie de Monaco, je l'aimerai toute ma vie".
A croire que dès mon jeune âge, je faisais preuve d'une incroyable clairvoyance ou alors d'une fidélité à toute épreuve.
Car la princesse se voit invitée en Décembre par Vogue France pour un numéro exceptionnel.
Les séries photos de Mario Testino, de Mert Alas & Marcus Piggott sont simplement sublimes.
Le stylisme est épatant et nous fait oublier en quelques pages que la princesse, ces dernières années, faisait plutôt preuve d'un intérêt et goût assez douteux pour la mode.
Un numéro de Vogue à dévorer absolument!!!!

lundi 17 novembre 2008

Buvez Madison et écoutez de la musique en Novembre


Avant tout, sachez que nous avons de petites surprises pour vous en ce début de fin d’année.
A commencer par cette playlist, plus longue que d’habitude, très dansante, avec une perle d’Esquivel ramenée du Mexique.


Voir le Fichier : 1-07CachitaOyemeCachita.mp3
Achetez Esquivel ici

Cette rentrée fut musicalement très étrange. Il y avait quelque chose dans l’air. La vitesse de production de nouveaux titres et de nouveaux groupes s’étant considérablement accrue, nous attendions un certain renouvellement musical. Et rien … Alors il ne nous étonne pas que le morceau le plus novateur soit le remix d’Aventure Kid d’un titre du nouvel album d’Im From Barcelona, hyper facile, ok… mais tellement mieux que n’importe quoi de la nouvelle compil Kitsuné.


Voir le Fichier : 01MusicKilledMeVsMadonnaAdve.mp3

Maintenant on fonce. Rentrons dans le tas de chacun grâce à ceci :


Voir le Fichier : 02SomethingIsNotRightWithMe.mp3

Cela:


Voir le Fichier : ScenarioRock-BothGottaMoveOnSebastiAnRemix.mp3

Mais encore:


Voir le Fichier : CSS-MoveMetronomyRemix.mp3

Ou bien:


Voir le Fichier : Monosurround-CockedLockedSummerizedClub.mp3

………… et Hilary Duff alors? Bien remixée, on l’aime :


Voir le Fichier : 02-hilary_duff-reach_out_richard_humpty_vission_remix_edit.mp3

Toujours en provenance du métro de Mexico :


Voir le Fichier : 11juegodepalabras.mp3

Ah si ! C’est pas mal ça dans Kitsuné 6:


Voir le Fichier : 07StaytheSameEdit.mp3

Mais ça ne sera jamais aussi bien qu’un remix de Baxendale: (qui pour le coup n’est pas nouveau).


Voir le Fichier : AllGoodThingsComeToAnEndBaxendaleMix.mp3

…qu’un Pet Shop Boys:


Voir le Fichier : 01ImInLoveWithaGermanFilmSt.mp3


…que ce cortège de remix, reprises ou adaptations : ( dans l’ordre de préférence, en commençant par le plus aimé)


Voir le Fichier : 13-christina_aguilera-genie_20.mp3


Voir le Fichier : 2-06SagecommeuneimagefeatTek.mp3


Voir le Fichier : ThrillerDiscoTechRemix.mp3


Voir le Fichier : 01FlashIntheNightRadioMix.mp3

Et pour finir, ce qui rappelle sa jeunesse à Hugues: (profitez-en le best of du groupe est sorti)


Voir le Fichier : LightningSeeds_Pure.mp3

Bien à vous.
BM

mardi 11 novembre 2008

Buvez Madison Chez Moune Jeudi 13 Nov


Chers fans de Buvez Madison,
Votre duo chouchou de DJs, fraîchement rentré du Mexique et des bars à cocktails, fait son grand come back Chez Moune Jeudi soir dès 23 heures.
C'est donc le grand retour des soirées Madison avec un thème divin:
"Buvez Madison ou l'importance de l'accessoire"
Il vous faudra donc être accessoirisé et pour être certain de pouvoir rentrer et danser jusqu'au bout de la nuit, le fan club Buvez Madison vous donne l'immense privilège d'avoir vos petits noms sur la guest list.
Alors merci de nous envoyer une réponse au plus vite!!!
buvezmadison@gmail.com

Ah oui , on a aussi très envie de danser là dessus:


Voir le Fichier : DanceWivMe.mp3


Voir le Fichier : 11SEX.mp3


Voir le Fichier : EasySnap-Elmodelo.mp3

dimanche 9 novembre 2008

Buvez Madison au Curio,chez Régine et sous la pluie



Buvez Madison en bande au Curio et chez Régine





Hugues de Buvez Madison retrouvait hier soir sa bande pour une soirée cocktails dans son nouveau QG: Le Curio Parlor.
A l'abri de la pluie, la petite troupe échangeait idées et humeurs dans de jolis canapés verts.
Lucie Muratet et Iris Hatzfeld très belles, Benoit De Bonne famille et sa bonne odeur de cuir, Pierre Eugène et son petit ami Fréderic en phase Rohmer.
Une très bonne soirée.

vendredi 7 novembre 2008

Buvez Madison recommande le Curio Parlor





Hugues de Buvez Madison et la charmeuse Lucie Muratet testait hier soir une longue série de cocktails dans leur nouveau lieu préféré: le Curio Parlor 16 rue des Bernardins Paris 5.
Le lieu est sublime, les cocktails divins et la musique excellente.

mercredi 5 novembre 2008

Buvez Madison et Le Palace





Le Palace ouvrait ses portes ce soir pour la première de Valérie Lemercier.
Et les néons mythiques rue Montmartre ont repris vie ce soir.

mardi 4 novembre 2008

Buvez Madison sera au Palace demain soir pour valérie Lemercier


En attendant, Buvez Madison vous conseille la lecture de ce très bon article dans Le Monde...

Fatiguée, marquée de cernes par des nuits de travail et d'insomnie. Trois semaines avant la première de son spectacle au Palace, le 5 novembre, à deux pas du Palais-Royal, où elle habite, Valérie Lemercier ne cache pas son état de tension. Pas fini de fignoler l'écriture de son spectacle ni de confectionner sa tenue de scène. Le chef costumier du film Le Petit Nicolas lui a cependant déniché le tissu idéal, un crêpe de laine. Noir ? Bien sûr, comme chaque fois.

Cela fait sept ans que l'actrice et humoriste, âgée de 44 ans, n'est pas montée sur scène. "Je passe plus de temps dans la loge à écrire mes textes qu'à répéter. D'ailleurs, je n'ai jamais répété de ma vie. Seule l'écriture crée de l'inquiétude." Bosseuse, celle qui aime brocarder les mirages de la notoriété et les rites du snobisme est pétrie de trac. "Elle ne sait pas se reposer ni bien dormir", dit Brigitte Buc, sa coauteure. En revanche, dessiner, bricoler, cuisiner, transformer le talon de ses chaussures ou la forme d'une veste, coudre des rideaux, ces activités sont dans ses cordes.

"J'ai besoin d'occuper mes mains. Fabriquer des choses me rend heureuse. Je peux passer des heures à couper des pinceaux, les polir, les vernir pour les faire entrer dans une petite boîte." Comme à l'accoutumée, elle a signé l'affiche de son propre spectacle : une silhouette bondissante, rouge gaieté.

De ses précédents spectacles, il n'y a ni trace audio ni mémoire filmée. Valérie Lemercier a refusé qu'ils soient captés de peur d'être banalisés, tronçonnés à la télévision, même si elle déplore cette amnésie d'archives. "Vous devriez faire du one-man-show", lui a conseillé un chauffeur de taxi après l'avoir vue présenter la cérémonie des Césars en 2007. Rien à faire, la présence d'une caméra ou d'un micro dans la salle lui fait perdre ses moyens. Or, "sur scène, raconte Nathalie Baye, elle n'a pas peur de se perdre, de lâcher prise". Les deux actrices se sont rencontrées lors d'un festival au Japon, il y a une dizaine d'années. Depuis, elles se voient régulièrement, partent en thalasso ensemble. "Elle est très intelligente, ajoute Nathalie Baye, elle possède un mélange de gravité et de drôlerie. Elle est aussi légère qu'elle peut être angoissée. Sa complexité est formidable."

Le compositeur Bertrand Burgalat, qui fut son compagnon pendant quatre ans, lui demande parfois : "Tu te souviens quand tu étais vieille ?" A 20 ans, avec l'émission télévisée "Palace" qui l'a lancée, demoiselle Lemercier s'était spécialisée dans les dames d'un autre âge, les nunuches snobs aux voix perchées. "Les bourgeois m'amusent, dit-elle. En France, il y en a encore, ce qui est rassurant et inquiétant en même temps. Ils ne doutent de rien. Chaque fois que je les entends, je suis cueillie." Et de citer Sacha Guitry, selon lequel les provinciales sont parfois tellement parisiennes qu'elles deviennent internationales. Elle les fit connaître au fil des ans, augmentant son répertoire avec des rôles de fillette.

Dans la vie, Valérie Lemercier, 1,77 m, s'habille classique, en bleu marine, sans extravagance. "Vous, vous pouvez vous permettre", lui fait-on souvent remarquer. Justement non, estime l'humoriste : "Je ne veux pas être dans le pléonasme." Ni redondance ni excès : ainsi se comporte-t-elle dans la vie, discrètement, sans étalage. Ainsi conçoit-elle aussi l'écriture, dégraissée.

Avec ses quatre soeurs, elle a été élevée dans une ferme prospère, dans le village voisin de Bourville, en Seine-Maritime. C'est avec Brigitte Buc, son amie depuis le lycée, condisciple du conservatoire régional d'art dramatique de Rouen, que, depuis 1999, elle écrit pièces et scénarios. L'inspiration lui vient d'une phrase, une voix entendue. "Je la titille, on essaie de savoir ce qu'il y a de drôle. Elle part d'un détail, elle resserre sur un thème, explique Brigitte Buc. Elle a un instinct incroyable." "Parfois, quelque chose résiste, nuance Valérie Lemercier. On ne sait pas dans quelle situation mettre les personnages, comment les détourer."

Elle sait qu'on l'attend au Palace avec impatience. Chacun de ses spectacles a décroché un Molière. Ses tournées et ses films ont toujours fait salle comble. Populaire et branchée, Valérie Lemercier est appréciée par un public de 7 à 77 ans.

"Pour faire pleurer, les recettes sont connues, un orphelin, un amour déçu. On ne fait rire qu'avec des choses très intimes. Le plus drôle est ce qui est insupportable. Le pire du pire." Donc humour noir, avec légèreté. Des violées, droguées, suicidaires ont fait effraction dans ses spectacles, ou des personnages égoïstes, intolérants. Son prochain spectacle traitera - une première - de couples et d'amour. De sa chambre, la fille d'une psychanalyste écoutera les patients raconter leurs peines de coeur. Une foldingue poivrote embêtera des représentants de la vieille France à Roland-Garros.

Autre temps fort : la sortie en salles, le 3 décembre, d'Agathe Cléry d'Etienne Chatiliez. Valérie Lemercier porte de bout en bout cette comédie musicale, une fable qui met en scène une raciste qui devient noire. Un an de danse à raison de quatre heures par jour. Tournage éprouvant : 5 heures-22 heures, trois heures et demie de maquillage, une heure quarante pour l'effacer.

Au cinéma, elle a raflé plusieurs Césars du second rôle. Après L'Opération Corned-Beef, la voilà dans Les Visiteurs promis au succès. Tournage désagréable, quasi souffre-douleur, raconte un proche, face au trio formé par Jean-Marie Poiré, Christian Clavier et Jean Reno. Elle a lu le scénario des Visiteurs 2, l'a jugé consternant et, malgré le pont d'or qu'on lui offrait, a refusé d'y jouer. Bertrand Burgalat : "C'est quelqu'un d'entier et de singulier dans le monde du spectacle, pas du genre à gérer sa notoriété ou à signer des choses qu'elle ne ferait pas."

Edouard Weil, le producteur de Palais Royal !, le troisième film réalisé par Valérie Lemercier (2,7 millions d'entrées), confirme : "Elle est exigeante, elle n'abdique pas. C'est elle qui façonne, elle ne laisse pas façonner. Ni par le goût des gens ni par le marché."

Elle songe à un prochain film ; une comédie sur les femmes dépendantes de l'alcool et de la drogue. Elle a déjà le titre du film : Véronique. Le reste suivra. Elle se rend au Palace avec un immense sac à dos rouge et une peau de mouton, comme grigri. "J'aime dormir dans mon lit, rallier à pied les théâtres où je joue. Partir, une tournée, est un cauchemar."

Résumons : CV impeccable, flexible, polyvalente ; gueule de tous les emplois : Blanche, Noire, danseuse, chanteuse, actrice, réalisatrice, humoriste, décoratrice, costumière. Sur la grande scène du rire comme dans les autres métiers, il manque décidément un féminin au mot artisan.

Buvez Madison aime Esquivel

Et on va essayer d'en trouver un peu plus sur lui.

dimanche 2 novembre 2008

Grace Jones dans Libération


Très bon papier sur Grace Jones dans Libération.

Muse de Jean-Paul Goude, impératrice des nuits parisiennes et de tous les excès, l’icône des années 80 n’a rien perdu de sa fougue et de son exubérance. A 60 ans, elle est retour avec un nouvel album, « Hurricane », qui promet de tout emporter. Rencontre explosive.
Tout en rires cannibales, Grace Jones revient d’entre les fantômes d’une autre décennie. Elle s’esclaffe de sa grâce retrouvée, telle l’héroïne d’un tour de magie évaporée hier pour réapparaître à l’instant, habillée et chapeautée de noir, presque inchangée malgré ses soixante ans. Quelques huîtres arrosées de Tabasco servent d’apéritif en ce crépuscule d’automne quand, à l’arrière-plan, un ballet d’assistants virevolte dans l’antre de la diva. Le spectacle est extravagant et le cadre doré, celui d’une terrasse dominant Paris où elle s’amuse, car cela l’a toujours amusée, à déborder du cadre. Faire fi des heures, des souvenirs et des conventions. Se coucher avec l’aube et émerger au crépuscule, arriver à minuit quand on l’attend à vingt heures ou délivrer un nouvel album ce mois-ci, après vingt ans d’absence. A la curiosité suscitée par une si longue retraite, elle s’enroule de désinvolture comme d’un boa à plumes : «Je vous ai peut-être manqué. A moi, le temps n’a pas paru si long.» Déesse des dualités. Ce visage anguleux, ces lèvres géantes, ce corps d’acrobate sont parmi les images-clés des années 80, nocturnes et jouissives, dont Grace Jones fut l’une des déesses. Homme, femme, noire, blanche, garce et androgyne à la fois ; impérieuse égérie de Warhol, muse de Jean-Paul Goude et impératrice des gays tout ensemble : Grace jouait de l’entre-deux et de la provocation avec la gracieuseté d’une ballerine filant sur scène chaussée de godillots. Et tant pis pour la chute, et tant mieux pour le public. En bonne place dans la vitrine 80 devant laquelle les branchés 08 se prosternent avec l’admiration un peu amère de ceux qui auraient rêvé de vivre en étoile, même filante, Grace Jones se dépréciait depuis, de talk-shows télévisés en apparitions cinématographiques hasardeuses, de faillite financière en scandales anodins.

La revoilà avec son disque Hurricane (« Ouragan »), qui tient la promesse de tout emporter sur son passage, qui s’avère l’une des plus belles surprises de cette fin d’année. Sensuel et guerrier, nappé de dub, de basses énormes et d’un reggae aux accents rock, l’album est hanté par la voix quasi masculine de Grace, qui alterne un parlé chanté susurré à la manière d’un démon, et des envolées sur deux octaves et demi qui piquent au cœur. «J’ai eu tant de soucis avec les maisons de disques, souffert d’un tel manque de liberté et d’un mépris total, comme ce patron d’une major qui me fit signer mais détestait le reggae, que j’avais fait une croix sur la musique. Il y a cinq ou six ans, un producteur m’a apporté une maquette que j’ai adorée. On a pris le temps qu’il fallait avec ce producteur, Ivor Guest, avec Sly & Robbie à la section rythmique, avec Brian Eno et Tricky qui participèrent à certaines chansons, avec mon fils Paulo qui en composa une. J’ai toujours eu une conception très visuelle de la musique, qui emplirait tant l’espace qu’on pourrait la toucher, et dans laquelle s’entrechoqueraient les émotions – le passé, le présent et le futur.» Grace Jones qui vit sans montre ne compte plus le temps, migrant de la terrasse de luxe à sa suite privée en embarquant son monde et sa cour, accompagnant le reste de ses huîtres d’un margaux charpenté et généreusement distribué, transformant l’exercice de l’interview en un happening irrésistible, exécuté en français puisqu’elle a parfois vécu en France, et qui au lieu de l’heure réglementaire en dura quatre. Légères, intenses. Le passé que la presse vient chez elle visiter de manière parfois malsaine, voyeuse – ce qui l’irrite au plus haut point –, elle en dispense, bien disposée, les anecdotes sans nostalgie aucune. Entre New York et Paris, Warhol et le Palace, «les années 80 représentaient cela : vivre dans l’instant avec une conscience incroyable du présent ; je voulais tout faire, me trouver, moi, et me laisser aller partout».Il y eut le Palace, le célèbre club parisien où elle se produisit le soir de l’inauguration alors que «les types étaient encore en train de clouer des planches », où elle se retrouva presque nue sur scène, les vêtements arrachés par le public et Yves Saint Laurent, derrière elle, d’enlever la large ceinture de son smoking pour lui couvrir les seins ; et Loulou de la Falaise, derrière elle, lui cachant le pubis de son écharpe en criant : « Allez, finis ton concert !»Et chaque soir, puisque l’endroit était le repaire de miss Jones à Paris, se jouait parmi «Karl Lagerfeld, Kenzo, les drags, les riches, les pédés», le spectacle de Grace incarnant Grace, hystérique et joyeuse, amicale et riant de la crainte qu’elle inspirait aux hommes et aux femmes.

« Se taper les Kennedy ». Ses années 80, c’était aussi la drogue consommée sans modération mais dont elle réchappa, à l’instar de l’indestructible Keith Richards ; le sida qui lui fit perdre nombre de ses amis gays et lui inspira, au moment de son étoile pâlissante et de sa banqueroute approchante, une réclusion triste. C’était aussi Andy Warhol avec qui elle s’encanaillait au Studio 54 new-yorkais, avec qui elle se rendit au mariage collet monté de Pam Shriver (fille Kennedy) et d’Arnold Schwarzenegger (rencontré sur le tournage de Conan le Destructeur, où elle tenait un rôle oubliable) ; et puisqu’elle dit sa colère que les journalistes lui parlent sans cesse de Schwarzenegger, on ne demandera pas si l’un des biographes de Warhol était dans le vrai lorsqu’il révéla, à propos du mariage, que Grace s’y rendit dans le but de « coucher avec tous les Kennedy». A défaut, qui sait, elle coucha beaucoup, et avec beaucoup. Fut liée à Jean-Paul Goude (ils eurent Paulo, aujourd’hui musicien), à l’acteur Dolph Lundgren et, plus récemment, à son producteur aristocrate Ivor Guest – tous, hormis Goude, étant considérablement plus jeunes qu’elle. Il y eut également des filles : « Je t’en parle et c’est la première fois que je le fais, hein !»Plusieurs femmes ont compté, qui n’étaient pas des «expériences» mais de vraies amours, dont certaines intensément platoniques. «J’entretiens une relation particulière avec une amie de longue date, une superbe blonde mariée, on s’embrasse sur la bouche et on dort parfois ensemble, son époux est charmant et lorsqu’on sort dans des dîners, je la présente comme “ma femme”, je dis haut et fort : “This is my wife !”.» L’un de ces éclats, lors d’une récente fashion week new-yorkaise, valut à Grace Jones quelques lignes interloquées dans les tabloïds. « Bitch » revendiquée. Pareil passé aurait pu lui permettre de vivre confortablement, de se retirer dans un manoir anglais en distribuant ses souvenirs ; mais la nostalgie lui fait horreur, et son commerce plus encore. Elle déteste les rétroviseurs que scrute ce nouveau siècle pour s’imaginer un avenir, déteste ces rassemblements de vieilles gloires comme le groupe Chic, dont elle décline systématiquement les invitations aux concerts revival. Elle raconte sa surprise lorsque des amis de son fils, la vingtaine à peine, lui avaient dit leur jalousie d’avoir raté les années 80, leur déception d’être nés trop tard. «Quelle tristesse ! Mais je les comprends un peu, la crainte enserre le monde, on a peur de soi-même et des autres, on nous prive de plus en plus de choses sous prétexte d’hygiénisme. J’ai recommencé à fumer quand c’est devenu partout interdit.» Elle allume une énième cigarette sur-le-champ, amusée par ce réflexe qui conforte tant sa réputation
de grande gueule, de rebelle si le mot avait encore un sens, de « bitch », dira-t-elle plutôt lorsque sa copine, la documentariste anglaise Sophie Fiennes, rejoindra l’assemblée tard dans la soirée. Grace et Sophie, en cœur : « Nous sommes des bitchs parce que les bitchs sont des femmes qui font changer les choses. » Depuis plusieurs années, Fiennes (la sœur des acteurs Ralph et Joseph) suit Grace Jones de Londres à Paris, de sessions d’enregistrement en pèlerinage sur sa terre natale de Jamaïque.

Et Sophie ne s’intéressant qu’aux « performeurs », qui rencontra d’abord le frère jumeau de Grace, ministre d’une paroisse pentecôtiste à Los Angeles (et tellement exalté qu’elle lui consacra un documentaire, Hoover Street Revival), qui filma ensuite le chorégraphe Alain Platel ou le philosophe cinéphile Slavoj Zizek, doit avoir trouvé en Grace Jones son meilleur sujet. Les tartares et les frites arrosés de Ketchup ou de mayonnaise ont succédé aux huîtres, la suite est bondée et l’alcool abondant; de cette légère griserie on profite pour venir à l’enfance. Stricte.. Barricadée. Infernale puisqu puisqu’il s'agissait de devenir le meilleur des anges. Le père de Grace, issu d’une famille de politiciens, était pasteur, et celle de sa mère ne comptait que des hommes d’église, haut placés dans le clergé pentecôtiste.. « Je devais porter l’uniforme : jupe sous les genoux, chaussures fermées et blouses boutonnées jusqu’ jusqu’au col; pas de maquillage ni de produits pour lisser les cheveux, pas de jeux sinon à l’intérieur de l’église. » Quand ses parents partirent aux Etats- Unis Unis, laissant à la garde des grands-parents parents, ce fut pire : un oncle n’était-il pas l’évêque de Jamaïque? C’est dans ces moments-là qu qu’on ronge son frein, qu’imperceptiblement, on, devient la future Grace Jones. A treize ans elle rejoignit ses parents dans l’Etat de New York, seule noire de la classe, et, malgré une solitude quelque peu « honteuse », affichait sa fierté d’être déclarée «asociale». Au sortir de l’école, Grace étudia distraitement l’art dramatique et sérieusement les night-clubs new new-yorkais avant d’être engagée par Wilhelmina, la célèbre directrice d’agence de mannequins. «J’avais déjà le crâne et les sourcils rasés, je m’habillais dans les surplus militaires et bien sûr ça ne convenait pas. Personne ne voulait me faire travvailler, ou alors il eut fallu que je me déguise en “fille normale”.»

Au bord de la caricature. On lui conseille d’aller à Paris où son allure de panthère belliqueuse fait peu à peu des ravages. Un soir de fête parmi d’autres, montée sur la table d’un restaurant pour chanter l’ l’air qui passait à la radio, elle est repérée et signée. Son premier album, en 1977 1977, s’appelait Portfolio et elle en fit neuf jusqu jusqu’à la fin des années 80, emballant le monde de la nuit et du jour dans sa Vie en rose, déjà, queer quand on ne savait pas encore ce que ça signifiait. Défilant pour Mugler, Saint Laurent ou Miyake, elle porta même la robe de mariée ( le dernier passage d’un défilé, réservé à la mannequin vedette) en chantant I Need a Man - quelle douce audace, impensable aujourd’hui. «C’est à cette époque que Warhol m’a remarquée Keith Haring aussi..» Son flirt avec les pédés, les gouines, les pas normaux, et son allure de drag queen , parfois, ont fait se , demander à Ebony,magazine de la communauté noire américaine : « Qui est Grace Jones? Une blanche ou une noire ? N’est-elle pas un homme ? A-t-elle subi des opérations? » Au milieu des années 80, Jean-Paul Goude accentue la stylisation de Grace Jones en être du troisième sexe, du énième type. Elle avale des voitures dans sa grande bouche, enregistre des disques dispensables et devient presque un cliché. «Je sais que je suis toujours au bord de la caricature, du cartoon. Peu importe que les gens me voient ainsi. Ça me fait rire..»

Sauf que le cartoon dessine une mangeuse d’hommes, une créature , dont on ne réchappe pas pas, une mante religieuse, un peu vaudoue. «Ah ah ah, c’ c’est vrai qu’avec les avec hommes c’est compliqué, les débuts sont parfaits, parce qu’ils m’admirent et que je suis passionnée, mais très vite ils veulent me changer, me dompte.» L’un d’eux la battait et elle se sentait, l’incroyable Grace Jones, aussi prisonnière que n’importe quelle femme tenue en laisse. «Et ma mère a prié, et ce type a fait un arrêt cardiaque suivi d’un mois de coma. Depuis j’ai changé et je ne demande plus à ma mère de prier pour moi. »Son père est mort cette année, juste avant les soixante ans de cette fille que la famille, en Jamaïque, a longtemps, traitée de « diable » et qu’il ne fallait pas fréquenter. «Mes parents ont résisté à pression religieuse parce qu’ils m’aimaient. J’étais là quand mon père est parti. Ses yeux se sont figés sur quelque chose qui semblait tellement beau que j’ que j’ai eu du mal à les fermer.»

Grace, Kate, Amy… Ces temps-ci dotée d’un amoureux, Grace Jones a appris à cuisiner quelques plats fortement épicés et tient avec nonchalance son rang de reine mère de la coolitude moderne. Invitée par Massive Attack à un festival londonien cet été, elle a volé la vedette à tout le monde car ses concerts qui l’amèneront en France l’an prochain, sont des performances où an elle arbore invariablement des tenues inouïes et des chapeaux bien plus osés que ceux d’Elisabeth II (couvre-chefs dus à son grand ami le modiste Philip Treac Treacy). Très copine avec Kate Moss qui, un soir récent, l’appela en la suppliant de les recevoir, elle et une jeune chanteuse admirative – c’était Beth Ditto, de The Gossip–, miss Jones a également de l’affection pour une autre membre de l’écurie « bad girls » : Amy Winehouse. « Qu’on la laisse tranquille! J’ai failli la rencontrer mais ça ne s’est pas fait. J’aimerais lui donner quelques conseils, comme Warhol ou Goude ont pu me dire, à l’époque, que je prenais trop de drogues; heur heureuseusement,, j’avais quelque chose en moi de la Jamaïque, cette discipline qui m’a toujours sauvée.» D’album en tournée, d’ d’aéroports en palaces, Grace Jones cherche plus que jamais le beau chaos des choses où palpite sa vie. Reprenant la phrase du vidéaste Chris Cunningham croisé le te mois dernier, elle dit : «Chasing an accident.» Courir après les accidents de parcours, les brisures de lignes et les rencontres inattendues. Avec grâce.

Buvez Madison est curieux

samedi 1 novembre 2008

"I'm in love...": L'original et le cover


Buvez Madison is in love with a German film star


La nouvelle production des Pet Shop Boys sur le label Kompakt est sorti en CD le 27 octobre et sur iTunes le 29 octobre pour coïncider avec la nouvelle exposition de Sam Taylor-Wood à la galerie White Cube à Londres qui a ouvert le 22 octobre.
Il s'agit d'une reprise du groupe The Passions "I'm in love with a german film star" chanté par Sam Taylor-Wood.
Sam Taylor-Wood (née en 1967 en Angleterre) est une photographe et une vidéaste.
C'est une actrice majeure de la photographie plasticienne contemporaine et de l'art vidéo. Elle est diplômée de Goldsmiths College et est mariée au galeriste Jay Joplin. Son travail est principalement centré sur la difficulté à communiquer les émotions.
Buvez Madison vous conseille vivement l'achat de ce morceau et aussi des différents remixes.

Depuis son voyage au Japon ,Hugues de Buvez Madison a une nouvelle obsession: Cabane de Zucca et il trépignait depuis des semaines de ne pas trouver sa nouvelle marque préférée à Paris.
Aussi aujourd'hui Buvez Madison se devait de vous tenir informé de l'ouverture (enfin!!) de la nouvelle boutique au numéro 2 de la rue Cambon. C'est à l'ancienne adresse de Maria Luisa que la marque a ouvert .
Parallèlement, la boutique Cabane de Zucca du quartier chic de d'Omotesando à Tokyo s'est offert un coup de jeune pendant l'été.
Ces événements marquent l'anniversaire de la marque Zucca qui célèbre cette année ses 20 ans.
La boutique est très jolie, tout est dix fois trop cher (d'où l'intêret de tout acheter au japon...) et la sélection de pièces est malheureusement plus réduite qu'à Tokyo.
Ce sera donc difficile de mettre la main sur les jeans sublimes de la collection Hiver.
Mais ne boudons pas notre plaisir et réjouissons nous de l'arrivée de la marque rue Cambon.
Une maison de mode audacieuse, au travail intelligent et avantgardiste et une collection très punk au charme fou.

Buvez Madison: Leçon de style


Buvez Madison commence le mois avec une leçon de style pour vous les garçons fidèles lecteurs de nos péripéties.
Notez donc l'élégance et le chic faussement négligé du peintre David Hockney sur cette photo datant des années 70.
Tout est parfait: lunettes, coupe de cheveux, les rayures, chaussures débraillées...
Un exemple à suivre.